Empl. trans. "Donner libre cours à qqc." : Et ceulz qui en peuent avoir plus ou qui en ont plus, ilz les abandonnent, eslargissent et emploient en leurs concupiscences [les querelles et rivalités] pour acomplir du tout leurs passions et leurs desirriers, en condescendant et obeïssant a la partie de l'ame qui est irracionele. (ORESME, E.A., c.1370, 478).

Part. passé en empl. adj. [D'une pers.] Abandonné à (une passion). "Livré à qqc." : Car ja n'en seroit meilleur tant comme il fust abandonné a telles passions. (ORESME, E.A.C., c.1370, 107).

Avoir abondance de qqc. : ...si comme fait celui qui a neccessité d'une chose avecques celui qui a de tele chose habundance, comme celui qui donne a l'autre fourment pour vin (ORESME, E.A., c.1370, 296).

Loc. adv. D'abondant. "En plus (d'autre chose)" : Car puisque il y est d'abondant, tout ensemble est plus grant bien et le plus grant bien est tousjours le plus eslisible ["il" représentant un autre bien qui s'ajouterait au bonheur humain]. (ORESME, E.A., c.1370, 119).

[À propos d'une chose] "Manque de qqc." : Item, concupiscence est tousjours avecques delectacion pour la presence de la chose ou object delectable, ou avecques tristece pour le absence de le object delectable et eleccion quant est de soy, ne resgarde pas se la chose est delectable ou triste. (ORESME, E.A., c.1370, 185).

[À propos d'une pers.] "Absence de qqn" : Et se tele absence et separation d'amis dure longuement, il semble que elle face oublier l'amistié. (ORESME, E.A., c.1370, 422).

[D'une pers.] "Qui se trouve éloigné" : Mais adonques est ce signe d'amistié se quant elle est absente il desire forment sa presence, et se quant il la voit il a grant concupiscence et grant plaisance de sa presence. (ORESME, E.A., c.1370, 469).

[D'une chose] "Qui fait défaut" : Car aussi est plus fort de vaincre la concupiscence de la chose presente que de resister a la tristece de la chose absente. (ORESME, E.A.C., c.1370, 389).

[D'une pers.] "Libre de qqc." : Mais il puet estre absolu de ceste obligacion en pluseurs cas, si comme se il est fait aprés impotent de rendre et senz sa coulpe. (ORESME, E.A.C., c.1370, 448).

[Sur un adj. verb.] : ...car selon les vertus ou les vices nous sommes diz bons ou mauvais, et selon les passions absoluement considerees, nous ne sommes diz ne bons ne mauvais. (ORESME, E.A., c.1370, 158).

[Sur un inf.] À parler absolument et simplement : Mais a parler absoluement et simplement, telles choses faites par paour sont involuntaires (ORESME, E.A., c.1370, 176).

[Portant sur un adj.] : Car le bien et le mal de pensee speculative, c'est absoluement vray ou faulz (ORESME, E.A., c.1370, 332).

[Portant sur l'ensemble d'un prédicat] : Mais le bien de entendement pratique, c'est verité, non pas absoluement, mais verité acordant soy avecques l'appetit droit ou droiturier. (ORESME, E.A., c.1370, 332).

Empl. trans. [Suj. inanimé ; le compl. d'obj. désigne une chose] "Faire disparaître" : ...car la delectacion que il a en sa vertu absorbe et adnichille toute tristece. (ORESME, E.A.C., c.1370, 218).

Part. passé en empl. adj. au fig. "Qui est englouti, qui a disparu" : Mais pour cause des grans tristeces que l'en soustient en tel fait par plaies et teles choses, celle delectacion est aussi comme evanoÿe et absorbee et ne la sent l'en pas. (ORESME, E.A., c.1370, 217).

Absoudre qqn de qqc. "Déclarer qqn quitte de qqc." : Mais ilz vouldroient bien estre absouls de ceste debte, et pour ce il ne leur chaut se leur bienfaicteurs meurent. (ORESME, E.A.C., c.1370, 473).

Absoudre qqn. "Acquitter qqn" : Quartement, se le souverain ne veult recevoir la remission, cestui doit non condempner et absouldre l'innocent, comme dit est. (ORESME, E.A.C., c.1370, 319).

Empl. abs. : ...aussi fait injustice celui qui distribue autrement que il ne doit, comme le juge qui condempne ou absolt autrement que il ne doit. (ORESME, E.A.C., c.1370, 315).

Soi abstenir de qqc. "L'éviter" : Item, ceste science civile use des autres disciplines pratiques et, que plus est, elle propose et met regle et loy de ce que l'en doit faire, et de ce de quoy l'en se doit abstenir. (ORESME, E.A., c.1370, 105).

Soi abstenir de + inf. "Se retenir de" : Si comme celui qui est enclin a trop boire, il se doit abstenir de boire encore oultre le moien afin que il puisse estre reduit et amené au moien. (ORESME, E.A.C., c.1370, 173).

Faire abstinences. "Se soumettre à des privations alimentaires" : Et est a savoir que aucun puet fouir telles delectacions et faire abstinences ou pour cause de santé acquerir ou garder ou pour avoir le corps plus legier et plus agile ou pour reprimer mauvaise concupiscence ou pour estre plus abile a contemplacion ou a aucun tres grant bien, si comme aucuns hermites font. (ORESME, E.A.C., c.1370, 225).

Abuser de qqn. "Se livrer à des violences sexuelles sur qqn" : ...si comme Phalaris, qui tenoit un enfant et avoit concupiscence de le mangier et concupiscence de abuser en par delectacion de luxure inconveniente. (ORESME, E.A., c.1370, 382).

Abuser en qqc. "Se livrer trop souvent à une certaine activité" : ...car, comme il est dit devant, tel cas ne peut advenir fors tres peu souvent et pourroit tost estre apparceü se le juge abusoit en ce. (ORESME, E.A.C., c.1370, 320).

Acceptation de qqc. "Fait d'admettre qqc." : La partie adverse disoit que vertu est voluntaire pour ce que l'en fait voluntairement les operacions ordenees a la fin, combien que l'acceptacion et apparance de la fin soit naturel et non pas voluntaire. (ORESME, E.A.C., c.1370, 202).

[Suj. animé] "Être admis (dans une fonction)" : ...car, combien que il [le roy] soit accepté par la volenté du pueple, toutesvoies, aussi comme en un home droite raison a naturelment seigneurie sus la partie sensitive et la regule, semblablement le roy gouverne par raison et par justice ses subjectz et reprime et corrige leurs mauvais mouvemens. (ORESME, E.A.C., c.1370, 438).

"Le hasard des circonstances (p. oppos. à des valeurs absolues)" : Tel opinion n'est pas bon, car teles choses de quoy les loys parlent ne sont justes fors selon accident. (ORESME, E.A., c.1370, 321).

Par accident. "Par hasard" : ...et il avient que par erreur il eslit cognoistre une autre et cuide que ce soit sa femme, tel homme est hors de son opinion par accident (ORESME, E.A.C., c.1370, 395).

[P. oppos. à principal] "Secondaire" : De vertu honeur est le louier accidental et non pas le principal (ORESME, E.A.C., c.1370, 250).

[Suj. inanimé ; le compl. d'obj. désigne une chose] "Avoir lieu en même temps qu'autre chose" : Et aprés il parle de ignorance qui accompaigne et est avecques l'operacion et n'en est pas cause (ORESME, E.A.C., c.1370, 180).

[Suj. inanimé ; le compl. d'obj. désigne une pers.] "Hanter" : Car adonques sui je acompaigné d'une grant tourbe de bonnes cogitacions et de nobles pensees. (ORESME, E.A.C., c.1370, 465).

Part. prés. en empl. adj. "Qui a lieu en même temps qu'autre chose" : C'est a savoir, quant l'ignorance n'est pas tant seulement acompaignance [l. acompaignante] et ensemble avecques l'operacion (ORESME, E.A.C., c.1370, 309).

Part. passé en empl. adj. [D'une chose] "Qui n'est pas isolé" : Car tel n'est pas trop mauvais, se il n'i a autre vice acompaigné, comme injustice. (ORESME, E.A.C., c.1370, 377).

"Se livrer à (un plaisir)" : Celui qui gaste et despent trop pour acomplir ses delectacions en pechié de char ou en gloutonnie, il doit estre denommé du principal vice, et est desactrempé et n'est pas proprement prodige. (ORESME, E.A.C., c.1370, 231).

"Fait d'accomplir qqc." : ...la premiere [conclusion] est que chose juste e n commutacions est moienne entre gaaing et damage, et prent gaaing generalment pour acomplisement d'aucunes volentés et contre volenté d'autre et contre raison. (ORESME, E.A.C., c.1370, 289).

Estre à accord de qqc. "S'accorder sur qqc." : ...et ainsi le dit l'en des citoiens, que ilz sont amis quant ilz sont a acort des choses qui sont proffitables et convenables a vie politique. (ORESME, E.A., c.1370, 471).

Avoir accord à qqn. "Être en accord avec qqn" : A nul ne puet avoir acort qui a soy meïsmes a descort. (ORESME, E.A.C., c.1370, 469).

De commun accord : Les Atheniens avoient guerre contre les Lacedomoniens, si fu ordené de commun acort que chascun prisonnier d'une part ou d'autre seroit quicte pour certainne somme. (ORESME, E.A.C., c.1370, 303).

Non accord à qqc. : Il entent par affirmacion assentement a ce que est voir ou appert voir et par negacion d'assentement ou non acort a ce que est faulz. (ORESME, E.A.C., c.1370, 332).

Estre en accord avec : Et est semblable comme d'un son lequel puet croistre tardivement ou isnelement tant que il soit en acort et en consonance et bonne proporcion aveques .I. autre. (ORESME, E.A.C., c.1370, 501).

Soi accorder à qqn en qqc. : ...car nul ne doit son amy conforter ne soustenir en erreur, ne soy acorder a lui en erreur. (ORESME, E.A.C., c.1370, 113).

Soi accorder avec qqc. "Être en accord avec qqc." : Mais le bien de entendement pratique, c'est verité, non pas absoluement, mais verité acordant soy avecques l'appetit droit ou droiturier. (ORESME, E.A., c.1370, 332).

Empl. intrans. [Suj. animé] "S'accorder" : Car deux personnes acordans sont plus puissans que n'est .I. seul, et quant a voir entendre et quant a ouvrer bien. (ORESME, E.A., c.1370, 413).

Accoutumance de + inf. : Car autrement il s'ensivroit que les genz ne seroient pas fais plus politiques et plus habiles a mectre loys pour acoustumance de vivre en policie. (ORESME, E.A., c.1370, 537).

Par accoutumance : ...c'est assavoir, se felicité est eüe par doctrine comme sont les sciences ou par acoustumance comme sont les vertus ou par excercitacion comme sont les arts manuelz ou par Dieu ou par fortune. (ORESME, E.A.C., c.1370, 128).

Empl. trans. Accoutumer qqn de + inf. "Habituer qqn à" : La droite discipline de joennes gens est faire les acoustumer de eulz esjoïr du bien et trister du mal (ORESME, E.A.C., c.1370, 152).

Soi accoutumer à + inf. "S'habituer à" : ...car ceuls qui mectent et ordenent les loys estudient, labeurent et font par leurs loys que les citoiens se acoustument a estre bons par bonnes operacions. (ORESME, E.A., c.1370, 147).

Soi accoutumer à qqc. "S'habituer à qqc." : ...car quant une personne en son enfance, en joenesce, se acoustume a aucunes operacions, se il les maintient, gueres a grant painne les puet aprés delaissier. (ORESME, E.A.C., c.1370, 148).

Empl. pronom. à sens passif. "S'accoutumer à qqc." : Et une raison est a ce ; car nulle chose ne se puet acoustumer au contraire de ce que elle a de nature, si comme la pierre ne se puet acoustumer a monter haut par soy ja soit ce que elle y fust jectee .X. mile foiz (ORESME, E.A., c.1370, 146).

Avoir accoutumé de + inf. : Et semblablement en fortitude, par estre acoustumé de non tenir conte ou creindre trop choses terribles et de les soustenir forciblement, nous acquerons la vertu de fortitude (ORESME, E.A., c.1370, 151).

Avoir accoutumé + inf. : Et pour ce que c'est chose non commune ou qui avient peu souvent, c'est a savoir, que un homme soit divin en la maniere que les citoienz de Latone ont acoustumé apeller un homme (ORESME, E.A., c.1370, 364).

Estre accoutumé à qqc. : ...mais avecques ce, meïsmes quant le joenne est fait homme et il est en aage, il convient trouver voies qui adrescent a honestement ouvrer et par quoy il soit acoustumé a bien. (ORESME, E.A., c.1370, 532).

Estre accoutumé de + inf. : Et semblablement en fortitude, par estre acoustumé de non tenir conte ou creindre trop choses terribles et de les soustenir forciblement, nous acquerons la vertu de fortitude (ORESME, E.A., c.1370, 151).

[Suj. inanimé] (Estre) accoutumé. "(Être) habituel" : Et ceste pensee acoustumee se finist et parfait as hommes en maniere de nature. (ORESME, E.A., c.1370, 399).

Faire accroissement à qqc. : Et tous font acroissement a leur propre oeuvre toutes fois que ilz s'i delictent et esjoïssent. (ORESME, E.A., c.1370, 510).

"Fait de devenir plus important en quantité" : Donques la cognoissance de ceste fin donne grant aide et grant acroissement de bien a vie humaine. (ORESME, E.A., c.1370, 104).

"Augmenter la quantité (d'une chose)" : Et donques est delectacion bonne chose, car tout bien en est acreü. (ORESME, E.A., c.1370, 498).

"Augmenter le nombre (de choses)" : ...mais les choses qui sont amesurees et ont moien senz excés et senz deffaute font, causent et acroissent, gardent et sauvent les vertuz corporeles dessus dictes. (ORESME, E.A., c.1370, 150).

"Augmenter l'importance (d'un état)" : Se une maladie est causee ou acreüe pour pluseurs fois boire trop, l'en ne scet pas combien chascune fois boire trop adjouste a la maladie ou combien precisement elle l'acroist. (ORESME, E.A.C., c.1370, 203).

"Devenir plus nombreux" : Et par teles operacions acroissent les habiz (ORESME, E.A., c.1370, 203).

"Devenir plus intense" : ...l'enfant et le desactrempé ensuivent leurs delectacions et accroist la concupiscence en l'un comme en l'autre (ORESME, E.A.C., c.1370, 228).

"Fait d'être accusé (à tort)" : Et les autres commutacions sont violentes et manifestes, si comme baterie, emprisonnement, mort, estre tué, rapine, mutilacion, accusacion, injuriacion ou souffrir injure. (ORESME, E.A., c.1370, 284).

Estre mis en accusation : Et ceuls qui prennent argent ou autre chose avant que ilz facent, et aprés ilz ne font rien des choses que ilz ont dites et promises, il est bien convenable que ilz soient mis en accusacions pour la superhabondance de leurs promesses (ORESME, E.A., c.1370, 453).

"Fait d'accuser qqn" : Et adonques l'accusacion est injuste, et ceste accusacion est quant a l'affeccion de amistié. (ORESME, E.A.C., c.1370, 452).

"Accuser qqn" : Et se il advient que l'un d'eulz soit superexcellent en ce que il fait plus pour l'autre que l'autre ne fait pour lui, il ne accuse pas pour ce son ami (ORESME, E.A., c.1370, 446).

Accuser qqn comme celui qui : Et se celui qui reçoit ne retribue semblablement, l'autre le complaindra et l'acusera comme celui qui est cause de la dissolucion ou departie de tele amistié. (ORESME, E.A., c.1370, 447).

"Accuser qqn de qqc." : Et se un d'eulz ne se delicte plus a demourer avecques l'autre, pour certain se il l'accuse de ce, ce semble une derision quant il est en sa puissance de non demourer ou converser avecques lui. (ORESME, E.A., c.1370, 446).

Accuser de ce que + ind. "Accuser qqc. de ce que" : Et pour ce, les communes genz accusent fortune de ce que ceulz qui sont tres dignes de avoir les grans richesces, il ne les ont pas. (ORESME, E.A., c.1370, 234).

Empl. pronom. Soi accuser de ce que + ind. : Item, c'est une derision de causer et acuser les choses de dehors nous et non pas acuser soy de ce que l'en se rent bien venable (ORESME, E.A., c.1370, 179).

[Le compl. d'obj. désigne une chose] : Item, en marcheandise celuy qui achate, il achate la chose tant comme elle li est proffitable. (ORESME, E.A.C., c.1370, 449).

Empl. abs. : Car celuy qui achete scet mieulx que la chose vault pour soy. (ORESME, E.A.C., c.1370, 454).

Empl. trans. "Heurter qqc. (contre qqc.)" : Et si peut estre que selon accident injuste souffrir est plus grant mal, mais l'en ne cure en art ou en science de ce que est selon accident. Et que injuste souffrir soit plus grant mal par accident il appert en example, si comme se l'en disoit que pleuresie est plus grant mal que achoper ou hurter son pié, ja soit ce que aucune fois seroit plus mal par accident soy achoper ; si comme se par ce advenoit que l'en cheïst et que l'en fust pres de ses ennemis et mis a mort. (ORESME, E.A., c.1370, 328).

"Se heurter (contre qqc.)" : Et si peut estre que selon accident injuste souffrir est plus grant mal, mais l'en ne cure en art ou en science de ce que est selon accident. Et que injuste souffrir soit plus grant mal par accident il appert en example, si comme se l'en disoit que pleuresie est plus grant mal que achoper ou hurter son pié, ja soit ce que aucune fois seroit plus mal par accident soy achoper ; si comme se par ce advenoit que l'en cheïst et que l'en fust pres de ses ennemis et mis a mort. (ORESME, E.A., c.1370, 328).

[D'une chose concr.] : Et quant il voient que ce ne peut estre procuree par un moien et il le ont esleü ce moien prochein, il conseillent coment ce peut estre et comme ce moien pourra estre procuré et acquis et par quel autre moien. (ORESME, E.A., c.1370, 191). Et ce qui est meu est meu pour acquerir miex ou pour la conservacion de son bien. Et Dieu ne puet miex avoir et n'a mestier d'estre meu pour guarder son bien. (ORESME, C.M., c.1377, 164).

Empl. abs. : ...car ilz gaaignent et acquierent laidement. (ORESME, E.A., c.1370, 240).

[D'une chose abstr.] : Aprés il monstre que bonne acoustumance est neccessaire pour vertu acquerir. (ORESME, E.A.C., c.1370, 531).

Au passif : Et pour ce, donques, que felicité est acquise par discipline et par estude, est ce une chose qui puet estre moult commune (ORESME, E.A., c.1370, 129).

Part. passé en empl. adj. [D'une chose ; p. oppos. à naturel] "Obtenu, acquis à la suite d'un effort" : ...semblablement, en la partie ou appetit moral sont .II. especes. Une est vertu naturel et l'autre est vertu principal et aquise. (ORESME, E.A., c.1370, 359).

Acquisition de qqc. : ...et l'acquisicion et perfeccion de elles [les vertuz] est en nous acomplie par bonne acoustumance. (ORESME, E.A., c.1370, 147).

[Au sens philos. ; à propos d'un homme] "Agent" : Item, celui qui fait paour est plus principal acteur et efficient, et l'autre est plus subject et comme pacient. (ORESME, E.A.C., c.1370, 314).

[D'une chose abstr. relevant du domaine de la psychol.] "Qui appartient au domaine de l'activité" : Et pour ce, habit actif aveques raison est autre que n'est habit factif avecques raison. (ORESME, E.A., c.1370, 336).

"Qui aime l'activité" : Car combien que celui qui est politique et actif labeure ou entende plus a son corps ou quelzconques teles choses que ne fait le speculatif, toutesvoies il a en soy petite difference. (ORESME, E.A., c.1370, 525).

"Dont l'activité est efficace" : Et pour ce, aucuns qui ne scevent pas les choses universeles de prudence et sont plus expers en autres choses, il sont plus actis et mieulx pratiquans que ceulz qui scevent teles choses universeles. (ORESME, E.A., c.1370, 344).

[P. oppos. à la contemplation] : Celle qui est maintenant dicte en est une, l'autre est vie civile et active, la tierce est vie contemplative. (ORESME, E.A., c.1370, 110).

[P. oppos. à l'activité intellectuelle] : Car celui qui est actif, il labeure aucunes fois corporelment et travaille son corps, par quoy il a plus mestier de nourrissement. (ORESME, E.A.C., c.1370, 525).

"Mouvement (s'opposant à la passivité)" : L'usage de pecunes semble estre en despendre les et en donner ; car prendre les et garder les est plus passion que accion. (ORESME, E.A., c.1370, 231).